Anita Ekberg - Bio et photos

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Anita Ekberg, née Kerstin Anita Marianne Ekberg le  à Malmö en Suède et morte le  à Rocca di Papa en Italie, est un mannequin et une actrice suédoise naturalisée italienne.

Élue Miss Suède en 1950, Anita Ekberg échoue au concours de Miss Univers, mais signe un contrat de mannequin aux États-Unis. Elle débute pour les studios Universal dans des rôles mineurs.

Après cinq années à Hollywood, elle tourne en Italie dans La dolce vita, film de Federico Fellini qui lance véritablement sa carrière. Elle reste dans la mémoire des cinéphiles pour la fameuse scène du bain dans la fontaine de Trevi, à Rome, dans le film La dolce vita de Federico Fellini

Elle se fait aussi remarquer pour son rôle de modèle vantant les mérites du lait sur un panneau publicitaire dans La Tentation du docteur Antonio, un sketch du film Boccace 70.

En novembre 1961, elle pose pour le magazine Playboy.

En 1987, Anita Ekberg joue son propre rôle dans Intervista, de Fellini, confirmant ainsi les propos de Roger Ebert, critique de film, qui écrivit un jour qu'Anita Ekberg « était la seule personne capable de jouer son personnage ».

En 2011, l'actrice vit dans une maison pour personnes âgées et n'est plus visitée que par quelques voisins et les services sociaux. Dans le besoin, elle doit demander une aide financière à la fondation Federico Fellini.

 

Anita Ekberg - Wikipedia (français)

Anita Ekberg - Wikipedia (english)

Anita Ekberg - IMDb

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" Kerstin Anita Marianne Ekberg est née au sein d’une famille nombreuse de sept enfants. A l’âge de 18 ans, la jeune fille aux formes généreuses se lance dans le mannequinat et est élue Miss Suède en 1950. L’année suivante, elle se présente au concours de Miss Univers. Si elle ne remporte pas l’élection, Anita Ekberg réussit néanmoins à se faire remarquer puisqu’elle signe dans la foulée un contrat avec le studio RKO dirigé à l’époque par Howard Hughes. Mais le contrat ne mène nulle part, Anita Ekberg avouant que le milliardaire souhaitait en réalité l’épouser plutôt que lui offrir des rôles.

En 1952, Universal rachète son contrat. Anita Ekberg fait alors ses débuts à l’écran en interprétant des petits rôles mettant son physique avantageux en valeur. Le Gentilhomme de la Louisiane en 1953, La Légende de l'épée magique ou encore Deux nigauds chez Vénus en 1954. L’année suivante William A. Wellman lui offre un rôle un peu plus consistant dans L' Allée sanglante aux côtés de John Wayne et Lauren Bacall. Un rôle pour lequel elle remporte le Golden Globes du Meilleur Espoir Féminin en 1955.

Celle que l’on surnomme le "Glaçon Brûlant" enchaîne les films mettant en avant sa plastique parfaite : Artistes et modèles, Guerre et paix de King Vidor, Zarak le valeureux de Terence Young ou encore Un Vrai cinglé de cinéma en 1956. La même année la comédienne incarne Valérie dans le film éponyme mis en scène par Gerd Oswald avec qui elle tournera successivement trois longs métrages : Valerie, Screaming Mimi et A Paris tous les deux. C’est lors du tournage de Valerie qu’Anita Ekberg fait la rencontre de son premier époux, le comédien Anthony Steel. Le couple se marie le 22 mai 1956 à Florence et divorce 3 ans plus tard. En 1957 elle joue dans deux thrillers de John Gilling: Police internationale et Signes particuliers: néant dans lequel elle donne la réplique à Jack Palance, qu’elle retrouvera en 1961 sur le tournage des Mongols.

A la fin des années cinquante, celle dont Bob Hope, son partenaire dans A Paris tous les deux et Appelez-moi chef, disait que "ses géniteurs mériteraient le Prix Nobel d'architecture", part s’installer à Rome et débute une carrière européenne avec Sous le signe de Rome de Guido Brignone. L’année 1960 marque sa rencontre avec celui qui changera sa carrière et sa vie : Federico Fellini. Le metteur en scène lui propose un rôle dans son film La Dolce Vita. Anita Ekberg, plus sensuelle que jamais, y incarne une actrice hollywoodienne à laquelle Marcello Mastroianni ne reste pas indifférent. Si la célèbre scène dans laquelle la comédienne se baigne dans la fontaine de Trévi provoque un véritable scandale à l’époque, elle fait aujourd’hui partie des plus grandes scènes du septième art. Le film de Fellini remporte à l'unanimité la Palme d'Or du Festival de Cannes de 1960.

Ekberg rejoint ensuite le casting du film d’aventures d’André De Toth et Leopoldo Savona, Les Mongols avant de retrouver Federico Fellini, qui fait de nouveau appel à elle pour le segment du film à sketches Boccace 70 qu’il réalise. Elle y incarne une nouvelle fois l’objet ultime du désir : elle est le Diable, la tentation de la chair face au naïf docteur Antonio incarné par le comédien Peppino De Filippo. Côté vie privée l’actrice, à qui l'on prête des liaisons avec Howard Hughes, Frank Sinatra, Marcello Mastroianni, Yul Brynner, Gary Cooper, Robert Mitchum, Tony Curtis, Dino Risi ou encore Alain Delon épouse, le 9 avril 1963, l’acteur américain d’origine néerlandaise Rik Van Nutter, dont elle divorcera en 1975.

Entre 1964 et 1970 Anita Ekberg enchaîne les films : Appelez-moi chef de Gordon Douglas (1964), Quatre du Texas de Robert Aldrich dans lequel elle donne la réplique à Frank Sinatra, Dean Martin et Ursula Andress, ABC contre Hercule Poirot de Frank Tashlin (qu’elle retrouve après avoir travaillé avec lui à ses débuts dans Artistes et modèles et Un Vrai cinglé de cinéma ou encore Tiens bon la rampe Jerry aux côtés de Jerry Lewis en 1966.

L’année suivante, elle décroche un petit rôle dans le film à sketches de Vittorio De Sica : Sept fois Femme, qui fait surtout la part belle à la jeune Shirley MacLaine, avant de faire une apparition dans Les Clowns de Fellini en 1971. Un rôle qui sera le dernier de la décennie puisque les années soixante-dix marquent le déclin de sa carrière. Après avoir subi de nombreux échecs sentimentaux et professionnels, celle à qui l'on offrait des rôles de jeune femme sensuelle et sexy se retrouve délaissée et sombre dans l’alcool.

L’année 1987 est placée sous le signe des retrouvailles avec son passé puisque Federico Fellini lui demande de tenir son propre rôle aux côtés de son partenaire de La Dolce Vita, Marcello Mastroianni dans son avant-dernier long métrage Intervista. Un film hommage au cinéma italien et à ses comédiens, 27 ans après le fameux bain dans la fontaine de Trévi. Derrière un drap, tout en jeu d’ombres, Mastroianni et Ekberg, les silhouettes plus enrobées qu’en 1960, dansent comme dans La Dolce Vita avant que la scène tournée vingt-sept ans plus tôt ne remplace ce ballet de corps enlacés.

Les années suivantes la verront apparaître dans des seconds rôles ou dans des téléfilms. Sa dernière apparition sur grand écran date de 1997 dans le long métrage belge Le Nain rouge d’Yvan Le Moine. Aujourd’hui ruinée, l’ancienne icône glamour vit seule dans une maison de retraite. Un administrateur nommé par la justice afin de lui venir en aide a par ailleurs lancé, en décembre 2011, un appel à l’aide à la fondation Federico Fellini."

Laëtitia Forhan

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" Rome, 1960. Une voix qui susurre « Marcello », deux mains tendues vers Mastroianni, une robe mouillée qui épouse les contours d’un corps sculptural, un visage renversé en arrière, de l’eau ruisselante qui plaque une chevelure blonde…
Fellini : « Coupez ! »
La scène de la fontaine de Trevi est dans la bobine ; l’actrice peine à sortir de l’eau, l’équipe se précipite pour l’aider , la sécher. Elle, c’est bien sûr Anita Ekberg, la nouvelle muse de Federico Fellini. Le film fera le tour du monde, décrivant une société blasée, se perdant dans des divertissements avilissants, et la scène de la fontaine deviendra son emblème.

Mais quel est donc le parcours de cette femme saisissante de beauté, qui vient de marquer le cinéma mondial par son charisme ? Née à Malmö, en Suède, le 29 septembre 1931, Anita, issue d’une famille nombreuse, remporte le titre de Miss Suède en 1951, et part aux USA, concourir le titre de Miss Univers ! Bob Hope dira à son endroit que ses parents auraient mérité le prix Nobel d’architecture ! Ce qui n’empêche pas ses détracteurs de la surnommer The Iceberg. Bien lui en pris, car si elle ne remporte pas le précieux titre (!), la plantureuse suédoise aux longs cheveux blonds obtient un contrat à Hollywood et illuminera de sa sensualité de sirène, tout droit sortie d’une légende scandinave, plusieurs long métrages, dont quelques perles.


Anita a, semble-t-il, une petite expérience de la caméra, puisqu’en 1951 elle participe à un film suédois, dont le titre est Terras Förster N°5. Mais ses vrais débuts remontent à 1953, quand elle intervient auprès d’Abbott et Costello dans Deux nigauds chez Vénus de Charles Lamont. La même année, on la retrouve dans un film de Douglas Sirk, partageant l’affiche avec Ann Sheridan et Sterling Hayden, dans Take Me To Town, en tant que danseuse. Sa filmographie commence à s’épaissir, tout comme ses rôles, sa silhouette encore indemne faisant pâlir tout les sex-symbols de la planète. (Ses mensurations :99-56-92). C’est ainsi qu’on la retrouve dans un film anti-rouge, L’Allée sanglante de William Wellman, avec Lauren Bacall et John Wayne (1955), dans un rôle qui lui permettra de décrocher un Golden Globe Award en tant que Meilleur Espoir Féminin, ainsi que dans Les Echappés du néant de John Farrow (1956) où, sur huit survivants d’un accident d’avion en pleine Amazonie, cinq échapperont aux coupeurs de têtes ; Anita sera-t-elle des leurs ?

C’est en 1955 que commence sa collaboration avec Frank Tashlin, avec en tête, Artistes et modèles, « satire des bandes dessinées et meilleur film de Jerry Lewis et Dean Martin » (Tulard), puis reprend son propre rôle dans Un vrai cinglé du cinéma (1956), qui est une satire des milieux hollywoodiens. Elle retrouvera Frank Tashlin pour une adaptation d’un roman d’Agatha Christie, ABC contre Hercule Poirot (1966).

C’est dans les films d’aventures qu’Anita va peut-être s’illustrer le plus brillamment, lui permettant d’arborer des tenues antiques à même de la mettre en valeur. Elle sera donc Salma dans Zarak le valeureux (1956) de Terence Young, splendide film d’aventures, Huluna pour André De Toth dans Les Mongols (1960) avec Jack Palance, et Zénobie pour Guido Brignone dans Sous le signe de Rome (1958), son premier film italien. Elle aura eu l’occasion de montrer ses talents d’actrice dans Guerre et Paix (1956) de King Vidor, fresque historique adaptée du roman de Tolstoï, où ses formes généreuses tranchent avec la silhouette gracile d’Audrey Hepburn, et dans Valerie (1957) de Gerd Oswald, où elle retrouve Sterling Hayden dans « un film inédit devenu culte pour certains cinéphile, traitant d’un drame dans l’Amérique profonde, à la manière de RASHOMON » (Tulard). C’est dans ce dernier film qu’elle croise celui qui deviendra son mari, Anthony Steel, acteur britannique à l’allure guindée et bel homme, mais qui restera dans l’ombre de sa femme, qu’elle épouse à Florence, pour divorcer en 1959.

La télévision la réclame également, et c’est ainsi qu’elle obtient le rôle d’Ilsa Lund, en 1955, dans la version TV de Casablanca, mais se voit par contre éliminer au profit de Debra Paget pour interpréter le rôle principal de Sheena, Queen of te Jungle.

Gerd Oswald la fera ensuite tourner dans Screaming Mimi (1958), film noir où sa sensualité fera merveille dans une danse effrénée, thriller captivant, qui, dans les mains d’Hitchcock serait devenu un classique ; Oswald fera d’Anita l’enjeu d’une compétition entre Fernandel et Bob Hope dans A Paris tous les deux (1958), année où elle se tourne vers l’Italie, pays dans lequel se poursuivra l’ensemble de sa carrière, gratifiant au passage le cinéma italien d’images devenues cultes.

  C’est donc avec La Dolce Vita (1960) de Federico Fellini, qu’elle inaugure son cycle fellinien, et dans ce film qu’elle accède à la postérité, laissant pantois des spectateurs devant la scène de la fontaine de Trevi, scène maintes fois parodiée, aussi célèbre que celle de Marilyn Monroe et sa robe virevoltante dans Sept ans de réflexion, où Anita se baigne toute habillée, laissant couler l’eau sur son visage devant un Marcello Mastroianni médusé, en proie à un monde désabusé, dans un film échevelé et baroque. Suivra Boccace 70, film à sketchs transposant au XXème siècle l’esprit de Boccace, célèbre écrivain italien du Moyen Age à l’esprit satirique. Dans l’épisode avec Anita, qui incarne le Diable, la tentation de la chair face au virginal docteur Antonio, elle est l’instigatrice de sa folie, sorte d’objet du désir transformé en King Kong femelle, aux dimensions démesurées, jouant de ses charmes et de son rire, et nous plongeant dans un univers fantastique entre onirisme et inconscient. Son cycle fellinien se poursuit avec Les Clowns (1971), une description de l’univers du cirque à la sauce Federico ; un hommage à La Dolce Vita sera rendu avec Intervista (1987), où Fellini projette la scène du bain à Marcello et Anita, film dans lequel elle interprète son propre rôle.

Elle renoue pour un temps avec sa période américaine avec Quatre du Texas (1963) de Robert Aldrich, où elle retrouve Dean Martin et rencontre Frank Sinatra. C’est durant cette période qu’elle rencontre celui qui deviendra son deuxième mari, l’acteur Rick Van Nutter, qu’elle épouse en 1963 à Viganelle, en Suisse. En 1964, le cinéma suédois la réclame, (après tout, n’est-elle pas un pur produit "made in Sweden" ?), mais Anita, forte de sa popularité, déclare tout de go que le réalisateur prévu, Bob Widerberg, est un amateur, et la belle dame voit son projet rejoindre les limbes… A propos de la Suède, elle fera la déclaration suivante : « Comment puis-je savoir qui est au gouvernement dans ce pays ; cela fait 40 ans que je voyage à l’étranger ! »

Elle travaillera avec Vittorio de Sica pour Sept fois femme (1966), dans lequel Shirley MacLaine tient la vedette. A partir des années 70, Anita vit sa traversée du désert, et, excepté Les Clowns de Fellini, sa filmographie laisse dubitatif... Pour couronner le tout, son mariage se solde par un divorce en 1975, et celle dont le corps défrayait la chronique il y a seulement quelques années, voit sa silhouette s’alourdir, peut-être en partie dû à la rancœur. Elle garde cependant son humour et déclare à propos de son tour de taille : « Certes, je suis plus grosse qu’à mes débuts, mais cela n’est pas vraiment de la graisse, c’est du développement ! »

En 1978, un producteur allemand lui propose un tour de chant : Anita retrouve sa silhouette et démarre une seconde carrière. Elle enchaîne en 1979 un film plutôt violent, La Petite soeur du Diable (Suor Omicidi) de Giulio Berruti, avec Alida Valli. Vingt ans plus tard, en 1998, Anita toujours d’aplomb, se distingue dans un film d’Yvan Le Moine, Le Nain rouge, d’après une nouvelle de Michel Tournier, qui est « une vision poétisée de la revanche d’un frustré. » (Tulard). Pour donner un aperçu du personnage, elle fit ce film pour donner « un pied de nez » à l’une de ses concurrentes de l’âge d’or : Gina Lollobrigida ! Y avait-il une revanche là-dessous ? Mystère !

Sa dernière apparition est une interview de 2004, où son physique devenu ingrat, rend bien compte de la grande beauté dont elle bénéficiait, et nous fait regretter une carrière qui méritait d’être encore plus riche. Reste ces émotions de cinéphile, aussi saisissantes qu’elles sont parfois furtives mais tenaces, à l’image d’un Marcello Mastroianni effleurant à peine le visage d’Anita Ekberg, n’en revenant pas d’une telle beauté, apparition aussi émouvante que peut l’être un coup de foudre !"

Kim - le 1 janvier 2005

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