Bernadette Lafont - Bio et photos
Bernadette Lafont est une actrice française, née le à Nîmes (Gard) et morte le dans la même ville.
Grâce à ses rôles dans Les Mistons (1957) de François Truffaut, Les Bonnes Femmes (1960) de Claude Chabrol ou encore La Maman et la putain (1973) de Jean Eustache, cette vedette populaire est considérée comme l’une des égéries de la Nouvelle Vague.
Midinette du Midi, Bernadette Lafont, fille de pharmacien, prend des cours de danse à l'Opéra de Nîmes, et rêve de cinéma -en 1955, elle assiste, émerveillée, au tournage des Salauds vont en enfer avec son idole Marina Vlady. A 16 ans, elle rencontre Gérard Blain, comédien venu jouer dans la région. Grâce à celui qui deviendra brièvement son mari, elle côtoie, à Paris, les Jeunes Turcs de la Nouvelle Vague. Truffaut lui offre en 1957 son premier rôle dans le court métrage Les Mistons et la même année, elle tourne dans Le Beau Serge, coup d'essai, couronné de succès, de Claude Chabrol, un cinéaste qui lui sera toujours fidèle (Les Bonnes femmes, qui fait scandale en 1960, Inspecteur Lavardin en 1986).
Brune sensuelle qui ne s'en laisse pas conter, l'égérie de la Nouvelle Vague, vue dans L'Eau à la bouche, travaille bientôt avec les francs-tireurs Pollet et Garrel (Le Révélateur en 68), mais ces oeuvres novatrices n'attirent pas les foules. En 1969, son rôle de fille rebelle aux moeurs légères dans La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan permet à Bernadette Lafont, incarnation du vent de liberté qui souffle alors sur la société, de renouer avec le succès. Héroïne en 1972 d'Une belle fille comme moi, la comédie de Truffaut, elle forme avec Léaud et Francoise Lebrun le trio amoureux de La Maman et la Putain, film-culte d'Eustache présenté à Cannes en 1973.
A partir des années 70, Bernadette Lafont alterne sans complexe les œuvres les plus pointues (Out 1 et Noroit du vieil ami Rivette, les films de Davila ou Zucca) et les comédies de Max Pécas ou Claude Confortès, un anticonformisme qui n'est pas pour déplaire à Jean-Pierre Mocky (Le Pactole en 1985). Confidente de L'Effrontée Charlotte Gainsbourg, Bernadette Lafont décroche pour cette prestation un césar du Meilleur second rôle en 1986. Dans les années 90, on retrouve son grain de folie et sa truculence chez Ruiz (Généalogies d'un crime en 1996), Bonitzer (Rien sur Robert en 1998) et la débutante Marion Vernoux (Personne ne m'aime en 1993). En 1995, elle apparaît dans la comédie dramatique Rainbow pour Rimbaud où elle retrouve Michel Galabru avec qui elle avait déjà tourné.
Dans les années 2000, elle poursuit dans la comédie populaire avec Ripoux 3 de Claude Zidi. La sexagénaire, qui se voit décerner en 2003 un César d'honneur, inspire nombre de cinéastes de la jeune génération : veuve au grand cœur dans Les Petites couleurs de Patricia Plattner, elle campe une mère abusive dans Prête-moi ta main (2006), la comédie romantique décalée d'Eric Lartigau. En 2007, elle apparaît dans Broken English de Zoe R. Cassavetes, comédie amère sur l'importance des relations humaines.
En 2009, Bernadette Lafont prête pour la deuxième fois sa voix, cette fois pour un polar réalisé en dessin animé traditionnel en deux dimensions (Une vie de chat). En 2012, elle est Paulette, une vieille dame bourrue qui, pour s’en sortir financièrement, décide de se lancer dans le marché du cannabis... Elle décède le 5 juillet 2013 à l'âge de 74 ans, au terme d'une carrière longue de 56 ans. Son dernier film posthume est Attila Marcel de Sylvain Chomet.
L'actrice Bernadette Lafont, hospitalisée lundi 22 juillet après un malaise alors qu'elle se trouvait au Grau-du-Roi, dans le Gard, est morte à l'âge de 74 ans au CHU de Nîmes, jeudi 25 juillet.
Née le 26 octobre 1938 à Nîmes (Gard), cette fille de pharmacien se destinait d'abord à la danse tout en rêvant de cinéma. Grâce à son premier mari, le comédien Gérard Blain, elle rencontre les jeunes réalisateurs de la Nouvelle vague, dont François Truffaut qui lui offre en 1957 son premier rôle dans le court métrage Les mistons, puis Claude Chabrol pour Le beau Serge, un succès.
Brune sensuelle dotée d'un incroyable bagout et d'une voix très particulière, personnage haut en couleur au jeu spontané, Bernadette Lafont est devenue à la fin des années 50 l'égérie de la Nouvelle vague, tournant encore La fiancée du pirate de Nelly Kaplan, Une belle fille comme moi de François Truffaut, ou encore La Maman et la Putain, de Jean Eustache.
CÉSARS
Alternant films pointus et comédies, l'actrice était devenue une actrice incontournable du cinéma français de La Gueule de l'autre de Pierre Tchernia, avec Michel Serrault et Jean Poiret en 1979, à L'Effrontée, de Claude Miller, avec Charlotte Gainsbourg en 1985, rôle pour lequel elle avait obtenu le César du meilleur second rôle féminin.
Couronnée également d'un César d'honneur en 2003 pour l'ensemble de sa carrière, qui compte plus d'une centaine de films, elle avait rejoint plus récemment Alain Chabat et Charlotte Gainsbourg pour Prête-moi ta main en 2006 ou La Première Etoile en 2009, de Lucien Jean-Baptiste.
Parallèlement au cinéma, elle montait également sur les planches, comme avec La Tour de la Défense,de l'Argentin Copi, en 1981 ou en 2002, ou en 2006 pour Si c'était à refaire, de Laurent Ruquier.
Officier de la Légion d'honneur, Bernadette Lafont avait eu trois enfants. Sa fille cadette Pauline, actrice qui avait marqué les esprits dans "L'Eté en pente douce" de Gérard Krawczyk en 1987, était morte accidentellement en 1988 à l'âge de 25 ans.
L'actrice avait connu cette année un beau succès dans Paulette, où elle campait une retraitée qui se met à vendre du cannabis pour s'en sortir financièrement. Sorti en janvier, le film a attiré plus de 1 million de spectateurs. Bernadette Lafont devait tourner Les Vacances du petit Nicolas, dont la sortie est prévue pour juillet 2014.
ÉGÉRIE DE LA NOUVELLE VAGUE
Après l'annonce de sa mort, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a noté qu'"à travers ses rôles de femmes élégantes et modernes, dont l'inoubliable Marie [dans le film d'Eustache], elle incarnait avec une grâce toute particulière, la Parisienne éprise d'amour et de liberté". Le président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, a fait part de "sa grande tristesse", parlant d'une "une énorme perte pour notre cinéma".
"Elle était une actrice incontournable et unique du paysage cinématographique (…) Son authenticité et son originalité vont faire défaut", a souligné la présidente du Centre national du cinéma, Frédérique Bredin. Le Parti socialiste a rendu hommage à une "actrice lumineuse et chaleureuse", qui "incarnait aussi une autre 'nouvelle vague' : celle de l'émancipation des femmes" et avait signé le Manifeste des 343 en faveur de l'avortement.
"Elle nous laisse cette insolence libératrice, ces élans de liberté, si caractéristiques d'une vie à l'image du cinéma", a dit la ministre de la culture, Aurélie Filippetti.
Berdanette Lafont - Photographies de Sam Levin