Asphalte
" Un agent arrête Elsa, demi-mondaine qui a commis un vol. Sous prétexte de chercher ses papiers, la jeune femme l’emmène chez elle, feint de s’y trouver mal et l’attire dans son lit. Pendant ce temps, sa complice dévalise une banque à Paris.
Asphalte appartient à un courant du cinéma muet allemand postérieur à l’expressionnisme : le réalisme urbain (parfois baptisé Neue Sachlichkeit ou « nouvelle objectivité »), qui dénonce les dysfonctionnements de la société de la république de Weimar, notamment les fantasmes libertaires (non assouvis) de la petite bourgeoisie. Joe May est moins sociologue que ses pairs : il tire son scénario vers le mélo. Si les deux héros, le faible et la vamp, sont au bord du stéréotype, le film fait la part belle à un troisième personnage, la rue. Les moyens mis en œuvre permettent au cinéaste de reconstituer fidèlement une artère berlinoise, avec son asphalte, ses façades et ses boutiques. Un enfer moderne qui précipite les personnages dans la chute… Ne ratez pas ce classique, étonnant de modernité."
Aurélien Ferenczi