Camilla Horn - Bio et Photos
" Fille d’un fonctionnaire allemand, Camilla Martha Horn voit le jour le 25 avril 1903, à Francfort-sur-le-Main en Hesse, land de l’Empire Allemand. Après des études de couture, la jeune fille pratique son métier à Erfurth pour payer des cours de danse. Très vite, elle envisage une carrière de danseuse et se produit dès le début des années vingt, dans les cabarets de plusieurs villes allemandes.
En 1921, Camilla Horn fait une figuration auprès de Heinrich George dans «Kean», adaptation de la pièce d’Alexandre Dumas père par Rudolf Biebrach. Trois ans plus tard, remarquée par Friedrich Wilhelm Murnau elle apparaît aux côtés de Emil Jannings dans «Tartuffe», en fait, elle est seulement la doublure des jambes de Lil Dagover. Après quelques essais, convaincu par son talent et sa photogénie, le cinéaste lui offre le premier rôle féminin dans «Faust», où elle retrouve Jannings mais aussi l’acteur suédois Gösta Ekman. À la sortie du film, elle devient immédiatement une actrice sur qui il faut compter et l’Amérique s’intéresse à cette jeune comédienne prometteuse.
Propulsée vedette de la UFA en quelques films, Camilla Horn, accepte l’offre hollywoodienne, en 1928, et part pour s’installer en Californie. La United Artists lui signe un contrat pour deux films avec John Barrymore: «La tempête» de Sam Taylor et «L’eternel amour», réalisé par son compatriote Ernst Lubitsch. L’année suivante, auréolée de sa gloire américaine, Camilla rentre dans son pays natal et reprend sa place parmi les plus grandes stars allemandes des années trente. Elle participe à plusieurs grosses productions européennes, parmi lesquelles: «Le chant des nations» (1930) avec Jack Trevor, «Les cinq gentlemen maudits» (1931) de Julien Duvivier, «La dernière valse» (1934) de Georg Jacoby, «Le croiseur Sebastopol» (1936) de Karl Anton et «Les gens du voyages» (1938) de Jacques Feyder.
Durant la période du Troisième Reich, Camilla Horn refuse de suivre la ligne officielle des autorités nazies. Son statut de star internationale et son immense popularité la protègent, malgré l’insistance du sinistre Ministre Joseph Goebbels. Celui-ci n’exigera pas qu’elle joue dans des productions de propagande, de peur de la voir s’expatrier comme tant d’autres artistes. Après la Seconde Guerre Mondiale, Camilla Horn est quelque peut boudée par les nouvelles générations de réalisateurs. Elle réapparaît pourtant en 1952 dans «Königin der arena» avec Hans Söhnker et l’année suivante dans «Vati macht dummheiten» avec Otto Gebühr. Déçue par le manque d’imagination des jeunes scénaristes, l’actrice s’éloigne discrètement des plateaux de cinéma. Il faut attendre la fin des années soixante pour la revoir aux côtés de Laurence Harvey dans «Rebus».
En 1974, le cinéma germanique l’honore d’un prix pour l’ensemble de sa carrière. En 1986, elle est couronnée meilleure actrice, avec Marianne Hoppe et Marika Rökk, par le cinéma bavarois pour leur interprétation dans «Schloß Königswald» de Peter Schamoni. Deux ans plus tard, elle se retire définitivement du monde du spectacle, dans sa propriété de Herrsching, près de Munich. Camilla Horn meurt le 14 août 1996 à Gilching, en Allemagne, où elle vécut les dernière années de sa vie. Sa dépouille sera inhumée dans le petit village bavarois de Herrsching."
© Philippe PELLETIER
L'hommage de Bruce Springsteen