Carroll Baker - Sylvia
Sylvia (L'Enquête) est un film américain réalisé par Gordon Douglas, sorti en 1965.
Frédéric Summers, un Américain fortuné, s'est épris de Sylvia, une jeune et fort belle femme. Cependant, ce milliardaire veut être sûr de son choix et, comme il a encore des doutes sur la véritable personnalité de sa future épouse, il engage un détective privé, Alan Macklin, pour fouiller dans son passé.
Macklin entame son enquête avec pour seul élément une photographie. Il découvre bientôt que Sylvia n'a pas eu la vie facile : enfance malheureuse, beau-père tyrannique, fugue. Pour survivre, elle a exercé différents métiers, avant d'en être réduite à faire le commerce de ses charmes.
Plus Macklin avance dans ses recherches, plus il se demande si Summers supportera toutes ces révélations ...
C'est grâce à quelques très bons westerns (Sur la piste des Comanches en 1958, Rio Conchos en 1964) et à une poignée de films noirs subtilement violents que Gordon Douglas (plus de quarante films en trente ans) obtint son statut de petit maître. Il faut donc se jeter sur cette Enquête, très rarement diffusé.
Alan, détective sensible et cultivé (il devait être prof d'histoire médiévale !), doit enquêter sur la future femme d'un milliardaire. La divine blonde, poétesse à ses heures, qui a menti et dont le passé est aussi troublé que troublant.
Il y a un petit parfum de Laura dans ce polar psychologique et bavard où un homme s'éprend d'une inconnue en apprenant à la connaître mieux que quiconque. Gordon Douglas emboîte doucement les pièces de cette femme puzzle, déconstruite par la vie. Très vite, pour son détective, ce n'est plus une quelconque résolution qui compte mais l'humanité de Sylvia et de ceux qui témoignent sur elle. Une ex-taularde devenue grande dame, une poivrote déprimée, un prêtre mexicain, une délicate bibliothécaire sont autant de personnages forts qui, de scène en scène, ramènent à la noblesse de Sylvia, à sa souffrance. A son désir éperdu de pouvoir aimer sans mentir. Un film rare, très doux et très noir.
Guillemette Odicino - Télérama