Hedy Lamarr - Bio et Photos

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Hedy Lamarr est une actrice, productrice de cinéma et inventrice autrichienne naturalisée américaine, née Hedwig Eva Maria Kiesler le 9 novembre 1914 à Vienne (Autriche-Hongrie) et morte le 19 janvier 2000 à Casselberry (Floride). Au cours de sa carrière cinématographique, elle a joué sous la direction des plus grands réalisateurs : King Vidor, Jack Conway, Victor Fleming, Jacques Tourneur, Marc Allégret, Cecil B. DeMille ou Clarence Brown. Outre sa carrière au cinéma, elle a marqué l'histoire scientifique des télécommunications en inventant, en collaboration avec le compositeur George Antheil, pianiste et inventeur comme elle, la « technique Lamarr », un système de codage des transmissions par étalement de spectre, ancêtre des techniques toujours utilisées actuellement pour, entre autres, les liaisons chiffrées militaires, la téléphonie mobile ou dans la technique Wi-Fi.

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La folle vie d'Hedy Lamarr, la bombe hollywoodienne aux mille histoires

" Autrichienne pur jus, Hedy Lamarr vit dès son plus jeune âge les aventures les plus rocambolesques. Née à Vienne en 1914, celle qui a pour « vrais » prénoms Hedwig Eva Maria Kiesler est la fille unique d’un directeur de banque et d’une ex-pianiste de renom, même si l’autobiographie de l’actrice révèle à demi-mots qu’elle n’a pas vraiment pu compter sur cette figure maternelle. Cultivée et curieuse, Hedwig « Hedy » Kiesler fait ses classes dans un pensionnat de jeune fille, où elle découvre les joies de l’amour lesbien, avant de s’octroyer le titre de première actrice X de l’histoire « grâce » à son rôle dans le bien-nommé Extase (1933). L’Europe la découvre alors en nymphe naïve lors d’une baignade nudiste improvisée, puis filmée en gros plan lorsqu’elle simule un orgasme. À l’époque, la toute jeune actrice n’a que 17 ans et, abusée par les belles promesses du réalisateur Gustav Machatý, est persuadée que l’on ne distinguera pas grand-chose de sa nudité. Filmés au téléobjectif, les quelques plans que durent ce bain ne cachent pourtant rien de l’anatomie d’Hedy, pour la plus grande honte de cette dernière et de ses parents, présents dans la salle lors de l’avant-première du film. Le long-métrage lui vaut en tout cas l’admiration de bon nombre d’Européens, parmi lesquels Friedrich « Fritz « Mandl, riche industriel autrichien qui s’éprend de la jeune femme, qu’il finit par épouser en 1933. Jaloux, obsessionnel, et parfois même cruel, ce dernier ira jusqu’à racheter toutes les copies existantes d’Extase, et fera d’Hedwig Kiesler une jolie curiosité prisonnière d’une cage dorée. Il faudra à l’actrice toute la malice du monde pour échapper à son mari : en 1937, elle drogue sa gouvernante, vole son uniforme et se rend à Paris par le train, incognito. De là naîtra Hedy Lamarr.

La genèse de son nouveau nom pourrait à elle seule tenir dans un second ouvrage mais pour faire court, c’est sa rencontre avec Louis B. Mayer, producteur et vice-président de la Metro-Goldwyn-Mayer (MGM), qui lui ouvre grand les portes de Hollywood. Fidèle à elle-même, celle qui n’a pas sa langue dans sa poche réussit le tour de force de négocier la hausse de son salaire avant même de signer son premier contrat, et foule le sol américain pour la première fois avec la conviction de ceux à qui tout réussit. La vie hollywoodienne d’Hedy Lamarr est une succession de hauts et bas, à l’image de ces sagas américaines où s’unissent drames et bonheurs. Un premier succès (d’autres suivront) sur grand écran avec Casbah, pas mal de flops cinématographiques, une volonté de liberté qui se traduit par la fin de son contrat avec la MGM, la poussant ainsi à devenir sa propre productrice, des mariages (six, au total), des divorces, une adoption, des accouchements… Avec la légèreté de celles que rien ne semble atteindre, Hedy Lamarr dit tout. Ecstasy and me ne cache rien de ses peurs et de ses faiblesses, mais dresse aussi un portrait sans filtre du Hollywood des années 40, entre fêtes orgiaques, rivalités et petites combines. Une honnêteté qui lui vaudra d’ailleurs de subir maintes et maintes critiques lors de la première sortie de l’ouvrage en 1966 : on reproche à Hedy Lamarr de mettre fin au mythe qui l’entourait, faisant d’une déesse hollywoodienne une femme ordinaire, doublée d’une obsédée sexuelle.

UNE TÊTE BIEN FAITE

S’il est un trait de caractère de l’actrice que son autobiographie retranscrit à la perfection, c’est la dualité de sa personnalité. Fragile lorsqu’il fallait l’être, dure en affaires si nécessaire, indépendante mais pourtant si attachée à l’idée de l’amour et du mariage… C’est une Hedy Lamarr toute en profondeur que l’on découvre dans Ecstasy and me. L’actrice passe pourtant sous silence l’un de ses faits d’armes les plus mémorables, qui lui vaut d’être aujourd’hui sous le feu des projecteurs. Affublée à tort du surnom d’ « inventrice du Wi-Fi », Hedy Lamarr a, en dehors de ses activités hollywoodiennes, exercé un tout autre rôle, qu’elle a (volontairement ?) omis de mentionner dans son autobiographie. Extrêmement brillante, l’actrice est une vraie touche-à-tout : elle peint et passe des heures dans sa « salle de dessin », dans laquelle elle entrepose de nombreux ouvrages et créé de petits objets de la vie courante. Au côté du magnat Howard Hughes, elle tente même de mettre au point la formule d’un soda lyophilisé, qu’elle ne parviendra pas à aboutir.

En pleine Seconde Guerre mondiale, Hedy Lamarr veut à tout prix participer à l’effort de guerre, et met au service de sa patrie adoptive ses connaissances sur l’armement allemand. Des notions qu’elle a retenues de son premier mariage avec Fritz Mandl, fabricant d’armes, dont les dîners professionnels étaient l’occasion pour l’actrice de s’instruire sans en avoir l’air. Dans le courant de l’été 1940, un paquebot britannique se retrouve torpillé par un sous-marin allemand, entraînant la mort de nombreux passagers, dont près de 80 enfants. Une tragédie pour Hedy Lamarr, qui cherche alors le meilleur moyen d’aider les États-Unis. C’est sa rencontre avec George Antheil, un musicien tout aussi polyvalent que l’actrice, qui va tout changer. Cette dernière a eu l’idée d’un système de missile anti-sous-marin radioguidé, et cherche un bras droit avec qui le développer. L’idée est « simple » : permettre une communication « secrète » et une synchronisation absolue entre un navire de guerre et un avion sans que leurs messages ne soit brouillés par l’ennemi. S’ensuivent d’obscurs tests qui aboutiront à un projet concret, que les deux comparses présentent le 23 décembre 1940 au Conseil national des inventeurs (NIC). Sur le moment, ce dernier fait preuve d’un enthousiasme débordant, mais abandonnera définitivement l'idée en 1942. Racheté par l'US Navy, le brevet de cette invention est aussitôt classé secret Défense, tombant définitivement dans l'oubli. Le système de codage inventé par l’ingénieux duo sort finalement de l’ombre en 1976 grâce à un livre, Les Systèmes d’étalement de spectre, de Robert C. Dixon, qui met en lumière les travaux de l'actrice et du musicien. Inventée en 1940, la technique d’Hedy Lamarr et de George Antheil se retrouve aujourd’hui utilisée pour le fonctionnement de téléphones cellulaires, du Bluetooth et… du Wi-Fi. En 1997, l'implication de l’actrice est enfin reconnue à sa juste valeur, et cette dernière reçoit le Prix des Pionniers de l’Electronic Frontier Foundation.

SUITE ET FIN

Hedy Lamarr met fin à sa carrière à l'aube des années 60, après un nouvel échec au cinéma. Le 28 février 1966, elle est arrêtée pour vol à l’étalage, et voit ainsi lui passer sous le nez le rôle qui devait marquer son grand retour à Hollywood (Picture Mommy Dead, de Joe Levine). Fraîchement divorcée de son sixième mari, l’actrice, que l’on dit défigurée par la chirurgie esthétique, vit seule, presque sans le sou (dans Ecstasy and me, Hedy Lamarr se rend compte avoir « gagné – et dépensé – quelque 30 millions de dollars »). Criblée de dettes, souffrant parfois de la faim, elle s’est réfugiée dans un minuscule deux pièces dans les hauteurs de Los Angeles, non loin de Mulholland Drive. C’est après son procès pour vol qu’Hedy Lamarr débute la rédaction de son autobiographie. Après bon nombre de péripéties, cette dernière se clôture sur plusieurs pages d’une rare mélancolie, où l'ex-petite chérie de Hollywood fait le bilan de ses amours, comme de ses emmerdes. Celle qui avait déclaré à Vanity Fair être toujours plus heureuse entre deux mariages s’est éteinte le 19 janvier 2000, et retrouve aujourd’hui, grâce à la publication en France de son autobiographie, un peu de son lustre d’antan."

MARGAUX KREHL

VANITY FAIR

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