Nicole Courcel - Bio et Photos

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Nicole Andrieux, dite Nicole Courcel, est une actrice française, née le 21 octobre 1931 à Saint-Cloud et morte le 25 juin 2016.

Après le Cours Simon elle est remarquée par Jacques Becker qui lui fait faire des essais pour Antoine et Antoinette avant de lui offrir son premier grand rôle au cinéma en 1949 dans Rendez-vous de juillet. Elle prend à la scène le nom de famille de son personnage, et devient « Nicole Courcel ». Elle tourne ensuite aux côtés de Jean Gabin et devient une des vedettes du cinéma français des années 1950 et 1960. Dans les années 1970, elle joue dans des téléfilms : Les Boussardel de René Lucot, Madame Bovary de Pierre Cardinal, Credo de Jacques Deray, La Milliardaire de Jacques Ertaud, ou la série Les Thibault. On la voit également au théâtre comme dans Good Bye, Charlie de George Axelrod.

Elle est la mère de Julie Andrieu, animatrice de télévision et critique gastronomique au Guide Lebey. Elle a publié aux Éditions Robert Laffont en 1980 Julie tempête, un recueil de souvenirs dédié à sa fille.

 

Nicole Courcel - Wikipedia

Nicole Courcel - IMDb

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Julie Andrieu et Nicole Courcel - Andrieux

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Nicole, de son vrai nom Andrieux, vit le jour à Saint-Cloud, dans la banlieue parisienne, le 21 octobre 1931, fille unique d'un papa journaliste d'origine toulonnaise et d'une maman monégasque. Elle a un frère et trois neveux. Elle passa sa prime enfance au n°45 de la rue de Courcelles (ça ne s'invente pas !) dans le dix-septième arrondissement de Paris d'autant plus que… cinquante ans plus tard elle habitera au n°75 de cette même artère !

1940, c'est la guerre. Elle a neuf ans au divorce de ses parents et suit sa maman chez sa grand-mère maternelle vivant à Monaco où elle poursuit ses études primaires au pensionnat des Dames de Saint-Maur; puis à Marseille, le temps d'un bombardement, avant de rejoindre avec quelques larmes le pensionnat des sœurs de Brive-la-Gaillarde. Il fait partie de ses plus mauvais souvenirs, responsable sans doute de l'agnosticisme qu'elle ne renia jamais. La suite sera tout autre, accueillie avec bonté qu'elle fut par sa grand-mère, retirée à Martel, un bien joli village du Quercy.

C'est aussi à Martel que naît son gout du théâtre. Entreprenante, elle monte une “troupe” jouant jusqu'aux villages voisins, allant même offrir ses “recettes” aux maquisards. A seize ans, elle quitte le village, chargée de joyeux souvenirs. N'ayant pas brillé à l'école, surtout à cause de mathématiques particulièrement rébarbatifs et catastrophiques, elle est fort heureusement récupérée par le français et… la gymnastique. Ce qui explique le séjour qu'elle fera en Angleterre dans un collège laïque avec deux excellentes copines ne s'exprimant qu'en français, complices de ses quatre cent coups et pas tout à fait innocentes de son insensibilité à la langue de Shakespeare. Elle se rattrapera par la suite.

En 1946, elle retrouve Paris, avec la joie d'apprendre que Jacques Becker termine «Antoine et Antoinette» (1946) film dans lequel, disons-le une fois pour toute, elle n'apparaît pas. Deux années s'écoulent et l'on retrouve Becker en pleine préparation de son «Rendez-vous de juillet» (1949), son générique n'étant pas encore arrêté. Intéressée, Nicole pense utile de s'inscrire aux cours d'art dramatique de Madame Bauer-Thérond, puis pour huit mois à ceux de René Simon. Elle attend que Becker ait réglé certains problèmes de production et qu'il puisse enfin envisager le tournage pour participer au traditionnel défilé des postulantes. Après mûres réflexions, Becker avouera que c'est son " physique d'ange et son air de garce" qui s'avéra le plus attractif et le plus convainquant. Il la modèle sans trop de peine en jeune fille existentialiste fréquentant les cabarets de jazz du Paris de l'après-guerre. L'héroïne porte le nom de Courcel, que l'actrice en herbe adoptera comme pseudonyme. Les augures annoncèrent d'excellentes nouvelles, le film connaîtra un énorme succès et Nicole, comblée, fêtera ses dix-huit printemps.

C'est tout autre chose pour «La Marie du port» (1949), une excellente peinture de caractères tourné à Port-en-Bessin par un Marcel Carné sortant de trois années d'absence. C'est après beaucoup d'hésitations qu'il lui offre le rôle initialement prévu pour Anouk Aimée retenue sur d'autres plateaux. Il finit par l'accepter en petite serveuse ambitieuse et sournoise telle qu'imaginée par Georges Simenon, mais en lui imposant une teinte de cheveux plus foncés et de surcroît nantie d'une couronne tressée. Quant au reste, il se plia finalement aux arguments… de Gabin, véritable initiateur du film et défenseur de la “petite”. Finalement, le clap est donné sur cette histoire d'une passion qui se meurt, d'une autre qui naît. Appuyée par André Bernheim, son agent artistique, Nicole y donne la mesure de son jeune talent.

Les années cinquante seront denses et dans l'ensemble concluantes. L'actrice entame la décade amoureuse de son cousin marinier dans «Les amants de Bras-Mort» (1950); «Gibier de potence» (1951) nous la montre en pure jeune fille ayant retrouvé sa blondeur, toute ronde et vivant des passions perturbées avec le beau Georges Marchal qu'elle retrouvera pour une brève liaison davantage fatale, puisque «Les amours finissent à l'aube» (1953). C'est librement historique et revêtu de ses apparats de Roi-soleil que Sacha Guitry la métamorphose en resplendissante Madame de Chalis dans son «Si Versailles m'était conté» (1953). Jacqueline Audry qui lui réserve le rôle de l'amie d'une condamnée du «Huis clos» sartrien (1954); ses désirs d'échapper au triste sort des «Marchandes d'illusions» (1954) et de sortir des faux rêves des «Clandestines» (1954) lui permettent de dessiner de personnages beaucoup moins lisses; enfin, elle contribue au succès retentissant que lui offrent les péripéties d'une famille de bons Français moyens avec «Papa, maman, la bonne et moi» (1954) et sa suite logique «Papa, maman, ma femme et moi» (1956).

Une importante parenthèse théâtrale s'ouvre au Théâtre Sarah-Bernhardt, puis en tournée avec «Les sorcières de Salem» (1954) dont elle incarne la jeune Abigaël, possédée du démon de la vérité en envoyant d'innocentes victimes à la guillotine. Pièce largement inspirée de l'affaire Rosenberg, plaidoirie contre le maccarthysme que la majorité de la critique défendit farouchement et avec une vigueur peu commune. Saluée par cette critique, bénéficiant même de la couverture de "Paris-Match", c'est cependant Mylène Demongeot qui reprendra son rôle pour la version cinématographique.

«Gervaise» (1955) de René Clément figure à jamais parmi ses plus grands regrets, le rôle qu'elle convoitait lui échappa malgré l'approbation du réalisateur, les producteurs imposant l'Autrichienne Maria Schell, co-production oblige. La consolation vint lors de son envol vers la Suède, dans la région des lacs et des forêts, pour «La sorcière» (1956) une jeune sauvageonne qu'incarne Marina Vlady, victime d'une haine absurde de villageois ignorants et qui doit faire face à sa rivale (Nicole), en propriétaire terrienne amoureuse d'un exploitant voisin (Maurice Ronet); «Le cas du docteur Laurent» (1957) marque d'heureuses retrouvailles avec un Gabin médecin dans un arrière-pays montagnard, dont elle défend la thèse de l'accouchement sans douleur. Elle termine la décade avec «Le testament d'Orphée» (1959) de Jean Cocteau qui en fait une mère maladroite, effrayée, au point de laisser tomber son bébé de ses bras.

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Les années soixante s'ouvrent avec un insipide péplum, «Les vierges de Rome» (1960) tourné à Belgrade (!) pour lequel elle se trouve gracieusement entourée de Louis Jourdan et de son ami Michel Piccoli, tous deux en jupettes, responsables de leurs éclats de rires irrépressibles hors caméra. Changement de décors avec «Le passage du Rhin» (1960), grand prix à la Mostra de Venise, dans lequel elle incarne une journaliste collaboratrice durant l'Occupation. Infirmière amoureuse, elle passe «Les dimanches de ville d'Avray» (1962) en compagnie d'un ex-pilote amnésique culpabilisé par la mort d'une petite fille. «Verspätung in Marienborn/Le train de Berlin est arrêté» (1963), une co-production franco-allemande, la confine en garde-malade accompagnant un patient à travers les deux Allemagnes. Jolie espionne défiant «Nick Carter et le trèfle rouge» (1965) face à un Eddie Constantine ayant remisé son costume de Lemmy Caution. Elle termine la décennie avec une furtive apparition en patronne de boîte de nuit dans «La nuit des généraux» (1966) d'Anatole Litvak.

Paul Vecchiali, qu'elle apprécie beaucoup, l'avait sollicitée pour sa première réalisation, «Les petits drames» (1961), dont le négatif fut détruit lors d'un incendie avant le tirage des copies d'exploitation. C'est donc avec joie qu'elle affronte «Les ruses du diable» (1965) en patronne de guinguette et déjoue, en fille de joie, les sortilèges nocturnes de «L'étrangleur» (1970).

La crise du cinéma français s'ouvre à l'aube des années 70 : qualité des films ou celle des réalisateurs, des acteurs ? Concurrence de la télévision ? Toujours est-il que la chute des spectateurs est impressionnante et que les rôles féminins bien rémunérés sont réservés à quelques “bankable(s)”, adjectif qui fera son chemin. Nicole n'en fait pas partie alors que les critiques avertis l'avaient titularisée comme une actrice de première qualité en pleine possession de ses moyens. Malgré le soutien de ses agents artistiques qui se succèdent, elle reste seule à assumer son chemin. Elle, qui avait si bien veillé à l'éclectisme de ses choix, finit par croire, comme certaines de ses amies, qu'elles sont devenues bizarrement et subitement mauvaises à tel point que l'on ne veut plus d'elles et qu'il faut bien tourner ce qu'on leur propose même si elles ne sont pas très fières du résultat !

Ses dernières apparitions cinématographiques se limiteront à sept films, certains pour ce que l'on appelle une participation. Ainsi l'épouse d'un truand perceur de coffres-forts dans «Un officier de police sans importance» (1972) ; un peu plus présente dans «Le rempart des béguines» (1972) pour une amitié contestée alimentée de rapports amoureux d'une femme de 40 ans envers la fille de son amant; «L'aventure, c'est l'aventure» (1972) de Lelouch qui la dirige en prostituée revendicatrice et syndicaliste; «La gifle» (1974) où elle est la maîtresse en désamour d'un Lino Ventura confronté à des déboires professionnels et déboussolé par les libertés de sa gamine. Deux films qu'elle apprécia à juste titre, deux jours de tournage avec Lelouch ou Pinoteau davantage valorisants que certains films avec des rôles plus longs mais terriblement ennuyeux. Enfin, «L'esprit de famille» (1979), une chronique familiale chargée de problèmes relationnels, nous permet de la retrouver une dernière fois en mère soucieuse souvent confrontée à ses quatre filles. Film gentillet, qui marque ses adieux cinématographiques.

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Déçue par la médiocrité des rôles offerts par un cinéma qui ne lui convient plus, Nicole Courcel revient vers un théâtre intellectuellement plus dense, plus fidèle et qui lui apporte de plus grandes satisfactions. Plus jeune, on lui avait même proposé d'aller créer «Romancero» de Jacques Deval à Broadway ce qui aurait pu lui apporter une reconnaissance internationale, mais elle refusa pour des raisons personnelles touchant sa vie privée, une vie privée qu'elle sut défendre en toutes circonstances, parfois farouchement.

En France, elle connut une suite de beaux titres et de succès mérités que l'on ne peut passer sous silence : «La bonne soupe» (1958) de Félicien Marceau; «Le cheval évanoui» (1966) de Françoise Sagan, création qu'elle dut arrêter, enceinte de deux jumelles qu'elle perdit; «Douce-amère» de et avec Jean Poiret (1970); «Cher menteur» (1975) avec Paul Meurisse; «Même heure, l'année prochaine» (1976/1977) avec Jean Piat, et «Une journée particulière» d'après le film d'Ettore Scola dont elle reprit le rôle défendu par Sophia Loren; etc.

Simultanément, la télévision lui offrit aussi quelques belles compositions, engendrant de bons souvenirs : «Les Boussardel» (1972), cinq épisodes d'une saga familiale de la haute bourgeoisie parisienne; «Madame Bovary» (1974) en Emma, un tournage dans le cadre magnifique de Gerberoy et doublement merveilleux car enceinte de Julie; «Quatre femmes, quatre vies» (1981), quatre portraits de femmes issues de milieux différents, une série écrite sur mesure pour elle; le «Dialogue des carmélites» (1983) sous la Terreur en glaçante mère Marie de l'Incarnation face à l'échafaud; «Allo Béatrice» (1984) à l'écoute des femmes en détresse; «La milliardaire», un thriller de Jacques Ertaud; «Le destin des Steenfort» (1999) une trilogie dramatique au centre des maîtres de l'orge; et son ultime prestation en grand-mère commanditaire de meurtres dans le «Milady» (2004) de l'infatigable Josée Dayan.

Chroniqueuse auprès de Caroline Tresca dans l'émission «Télé Caroline», Nicole Courcel fit également partie du conseil des sages d'Antenne2 chargé de défendre les œuvres de qualité. Elle fonda et fut pendant quinze ans la secrétaire générale de l'Union Syndicale des Artistes (de 1969 à 1984) dont elle finit par se retirer, déçue par l'absences de cotisations, de militants et de responsables. Courageuse et battante, on la vit souvent accompagnée d'amies fidèles, telles Brigitte Auber et Evelyne Dandry.

Invitée par Unifrance, Nicole Courcel représenta dignement le cinéma français en maint endroit du globe, les festivals, ceux de Cannes, de Knokke-le-Zoute (1949) en Belgique, de Berlin, de Caracas, de Punta del Este en Uruguay, de Mar del Plata en Argentine reçue pour la circonstance par Evita Perón, l'icône controversée, de Moscou pour la semaine du cinéma français accompagnée entre autres de Gérard Philipe, à Londres avec Martine Carol son amie, pour une Royal Performance, etc.

La vie de Nicole Courcel ne fut pas toujours rose. Sa carrière connut des hauts et des bas. 1992 fut particulièrement une année difficile. Elle s'était lancée dans la restauration en ouvrant le "Clodenis", un établissement new look dans le XVIIIème arrondissement de Paris. Mal géré par la personne en qui elle avait placé toute sa confiance, le restaurant se trouva en faillite et fut vendu par adjudication. Elle n'eut d'autre ressource pour faire face à cette catastrophe financière que d'accepter l'hypothèque de son appartement et l'heureux soutien de sa maman.

On ne peut parcourir la vie de Nicole Courcel sans citer Julie. L'actrice a 43 ans lorsque, le 27 février 1974, elle devient la mère sans mari de Julie. En 1980, Robert Laffont édite les deux-cent pages de son récit, un écrit honnête, franc, à cœur ouvert, un livre plein de tendresse et d'amour, avec lequel elle s'adresse à la première personne à Julie, son petit “bout” de six ans : un livre, une longue lettre dirons-nous, qu'elle intitule «Julie Tempête». Devenue adulte, Julie se lance dans la photographie, notamment pour "Elle". Quatre ans plus tard, elle se tourne vers la gastronomie et devient une présentatrice très appréciée pour ses émissions culinaires et ses livres de recettes, notamment de «C à vous» à «Fourchette et sac à dos» sur France Télévisions. Jolie, rayonnante, excellente chroniqueuse, elle convole en justes noces fin août 2010 dans un petit village girondin avec le neurochirurgien Stéphane Delajoux.

Nicole Courcel fut une femme libre, exemplaire, épanouie, très intelligente. Célibataire amoureuse, elle a aimé les hommes et certains le lui ont rendu, pas toujours au mieux. Elle ne renie rien de ses amours discrètes dont nous ignorons l'identité, et c'est très bien ainsi.

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